Démarrée et menée à Nice, c’était l’une des aventures startup les plus prometteuses à la charnière des décennies 2010 et 2020. Qwant, allait-il devenir le Google que l’Europe attendait ? On connaît la suite, avec des déboires en rafale qui lui ont fait baisser le pavillon. Mais l’objectif d’une recherche européenne souveraine n’est pas perdu sous l’aile désormais d’OVH qui a racheté Qwant en juin 2023. En témoigne l’acquisition annoncée en début de semaine de Lilo, un moteur de recherche français de niche, rachat qui vient consolider Qwant, après l’association nouée il y a quelques mois avec le moteur de recherche allemand Ecosia et la création d'une coentreprise européenne dédiée à leurs investissements technologiques. (Photo DR).
Une équipe est restée à Nice
Qwant, qui avait risqué de disparaître, a ainsi continué sa route mais plus discrètement et d'une façon moins flamboyante. Il a repris l’offensive via le projet Symphonium, piloté par le fondateur d’OVH Octave Klaba. Ce projet, dont il constitue la “brique” principale”, intègre également Shadow (cloud computing) et vise toujours à bâtir un champion européen des services numériques en phase de rivaliser avec les puissants GAFAM américains.
Qwant, quant à lui, reste attaché à Nice. Si le siège social a été transféré à Paris et si la société a déménagé de ses locaux historiques niçois, elle a gardé des bureaux au coeur de Nice chez Regus, derrière le Negresco. Y travaillent près de vingt personnes (sur les 70 salariés de la société) dont des développeurs et l’équipe design.
La nouvelle stratégie de Qwant
Selon le quotidien “Les Echos”, qui a consacré un article au rachat de Lilo, “la nouvelle stratégie de Qwant après son rachat par OVH s’articule autour de l’intégration dans une plateforme cloud souveraine, du recentrage sur la recherche respectueuse de la vie privée, de la création d’un index européen indépendant, et d’une croissance par synergies et acquisitions au sein de Synfonium.”
Une démarche qui est déjà bien amorcée. L’association avec Ecosia avait permis à Qwant de réduire sa dépendance à Bing/Microsoft (cela avait été beaucoup reproché au moteur français qui mettait en avant son indépendance) et avait renforcé ses capacités technologiques. L’acquisition de Lilo vient ajouter le million d’utilisateurs quotidiens de ce moteur de recherche solidaire (80% de ses bénéfices sont reversés à des associations) aux six millions d’utilisateurs de Qwant. Pour "Les Echos", ces ‘utilisateurs supplémentaires lui permettront d'améliorer ses technologies en se permettant d'analyser davantage les usages et d'ainsi prioriser les investissements dans son nouvel index de recherche.” Qwant est loin d'avoir dit son dernier mot et reste à suivre.