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Nice : Livmed’s, le “Uber du médicament”, en lutte pour sa survie

Nice : Livmed’s, le “Uber du médicament”, en lutte pour sa survie

Obligée de revoir son modèle économique suite à une accusation “d’exercice illégal de vente ou de courtage de médicaments” par l’Ordre des pharmaciens, la startup niçoise, alors en pleine ascension, a vu son activité se dégrader. Placée en redressement judiciaire en avril, elle a quelques mois à peine pour convaincre qu’elle peut être rentable. Sinon, c’est la cession ou la liquidation.

Sale temps pour Livmed’s, la startup niçoise, connue comme le “uber du médicament”. Cofondée en 2020 à Nice par Talel Hakimi, Mehdi Matyja, Manon Renou-Chevalier et Etienne Leroy sur le créneau de la livraison de médicaments à domicile, elle a connu une ascension fulgurante. Un décollage marqué par deux levées de fonds successives pour un total de 7 M€ avec l’entrée au capital de deux géants (Sanofi Santé Grand Public et le transporteur mondial CMA CGM) et le rachat de Pharmanity en 2022. (Photo DR : un livreur Livmed's).

Obligée de revoir son modèle économique

C’est cette belle ascension qu’est venue casser début 2023 une assignation en justice de l’Ordre des pharmaciens pour exercice illégal de vente ou de courtage de médicaments. Sa légitimité ayant été ébranlée, Livmed’s a entamé alors une descente qui l’a menée à un placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nice en avril dernier. Aujourd’hui la startup, comme le note le quotidien “Les Echos”, a quatre mois (délai renouvelable jusqu’à 12 mois) pour prouver qu’elle est rentable et éviter la cession ou la liquidation.

Pour Livmed’s, entre autres lauréate 2023 du Prix de l’entrepreneur de l’année EY Sud-Est, tout a commencé en effet à basculer début janvier 2023 quand elle a reçu à son siège niçois cette assignation en référé devant le tribunal judiciaire de Paris au motif que l’entreprise exercerait “une activité de vente ou de courtage de médicaments”. Un sérieux problème : la procédure l’obligeait à revoir son modèle économique.

Un tournant difficile à négocier

Initialement, les pharmaciens n’avaient rien à payer : c’étaient les clients qui réglaient une commission sur la livraison de médicaments et de produits de parapharmacie. Désormais, pour poursuivre son activité, Livmed’s avait à proposer que ce soient les pharmacies qui rémunèrent elles-mêmes le service de livraison. Un tournant pas facile à négocier alors qu’il fallait convaincre des officines qui, de plus, étaient bien moins nombreuses à être réellement actives (celles qui reçoivent et exécutent des commandes) que les chiffres officiels ne le laissaient entendre. 

La trésorerie, de ce fait, s'est tendue et le climat social s’est dégradé, notamment chez les livreurs où ont été dénoncés des retards de paiements, un manque de communication ou encore une gestion opaque. Le quotidien “Les Echos” a noté également, parmi les vents mauvais qui ont soufflé, une remise en question des communications financières ou encore les effets négatifs d’une consommation de trésorerie excessive et d’un train de vie de la société jugé ostentatoire (Tesla de location, sorties, restaurant, excursion bateau, etc.). 

Aujourd’hui Talel Hakimi reste optimiste et fait état de médiation avec l’Ordre des pharmaciens. Les Tesla ne sont plus utilisées, il s’est débarrassé des locaux cossus et a réduit son effectif à 25 salariés. Mais les difficultés financières ne sont pas encore surmontées avec un passif global évalué à 1 M€ et des salaires d’avril ont dû être versés sur demande de l'administrateur judiciaire par l'Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS). Il s’agit aussi de remobiliser les livreurs et de relancer la machine. Quelques mois pour convaincre. Le challenge est lancé.

 

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