“Nous observons, cartographions et surveillons les écosystèmes des fonds marins sur de vastes superficies, à un coût abordable et en un temps record” : c’est la promesse de Cosma, startup niçoise, hébergée par l’Ifremer à La Seyne-sur-Mer, qui vient de lever 2,5 M€ auprès de Wind et de Ternel, ainsi que, dans une moindre mesure, de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, de l’Ifremer et 50 Partners (les fondateurs gardent 65% du capital et ifremer 10%). La deeptech a été fondée en 2022 par Frédéric Mittaine, Yannick Penneçot, Quentin Chenevier et Laura Huguenin sous le nom de DEESS (Distributed Ecological and Environmental Subsea Sensing) en s’appuyant sur un programme de trois ans mené avec le CNRS et Ifremer. (Photo DR : une cartographie rapide et précise des fonds marins).
Incubée par Ifremer et passée par l’incubateur Provence Côte d’Azur, elle apporte une rupture technologique dans l'imagerie des fonds marins. Pour produire des images haute résolution et en couleur, elle a développé un système unique de drones sous-marins autonomes qui naviguent à 1,5 mètre du fond et permettent une reconstruction 3D photo réaliste du relief et de la biodiversité benthique (tout ce qui est lié au fond des milieux aquatiques).
A cet essaim de drones sous-marins qui naviguent dans des zones inconnues et stratégiques, elle ajoute de l’intelligence artificielle pour analyser le flux de données récoltées. Son application est “duale”. Elle s’adresse au civil (exploration environnementale, sécurité des infrastructures sous-marines ...). Mais elle est également adaptée au milieu de la défense comme pour la dépollution pyrotechnique (enlever des mines de la seconde guerre mondiale, par exemple) ou encore, pour “blanchir des zones”.
Actuellement Cosma travaille avec RWE, un conglomérat allemand dans l'énergie avec l'éolien en mer. La startup termine également un projet avec WWF à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour identifier les macro-déchets liés au démantèlement d'une ferme aquacole. Cette levée de fonds est la première pour la start-up qui emploie dix salariés. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 150.000 € en 2024 et vise un CA entre 500.000 € et 1 million d’euros cette année avec le démarrage de la commercialisation de ses solutions.
La levée de fonds viendra financer la fabrication de drones autonomes en interne pour les opérations offshore (ils étaient auparavant fabriqués par des tiers). Une dizaine d’engins sont en cours d’achèvement. Elle servira aussi à renforcer la plateforme de traitement de données assistée par l’IA et amènera des fonds propres pour des programmes français et liés à l’Union européenne.
