“Obtenir des talents ici sur le territoire, car nous pensons fermement que le futur de la cybersécurité repose sur les compétences, sur la connaissance et l'expertise des équipes qui la composent. Donc, pour nous, c'est absolument clé d'être ici et aujourd'hui”. Deputy president d’Amadeus, Pierre Giordano a rappelé d’emblée l’enjeu du Campus Cyber Sophia Antipolis, lors du lancement officiel mercredi après-midi dans les locaux d’Amadeus. En présence des élus et de la communauté numérique azuréenne, les différents intervenants ont rappelé la menace de plus en plus pressante des cyberattaques. (Photo WTM : la gouvernance du Campus Cyber Sophia Antipolis, sur la scène de l'amphithéâtre d'Amadeus).
Un coût de la cybercriminalité évalué à 118 milliards d'euros
Quelques chiffres ont été donnés. A l'échelon international, le coût de la cybercriminalité est estimé à un peu plus de 118 milliards d’euros. C’est plus que le trafic d’armes. Presque 1 entreprise sur 2 (49%) affirme avoir subi une cyberattaque. Les attaques type rançongiciels ont plus que doublé. Et elles ne menacent pas que les grandes entreprises. Les TPE et PME sont plus que vulnérables et paient un lourd tribut avec un coût moyen de 15 K€ tandis qu’une entreprise sur 8 déclare des frais de plus de 230 K€. En région sud, 58 incidents ont été traités en 2024 avec un temps de traitement de 44 jours. Quatre campagnes d’attaques sur des institutions et collectivités ont été enregistrées mais plus de 50% des victimes sont des TPE-PME.
Le Campus Cyber Sophia Antipolis vient répondre à cette menace grandissante. Il fait partie des quatre campus cyber de la Région Sud, avec ceux de Marseille, de Toulon (défense mer) et de Salon de Provence (défense aérienne). Comme l’a rappelé François Clergeot, directeur du développement de la technopole, il ne s’agit pas d’un bâtiment physique même s’il disposera d’un ancrage dans le futur Pôle Alpha. Ce campus est avant tout un réseau de compétences en cybersécurité. Il se matérialise chez Amadeus, SAP, EURECOM, à Inria, chez Orange et chez tous les acteurs de la technopole qui traitent peu ou prou de ce problème. S’il n’y a pas de site dédié, en revanche une gouvernance, avec une structure souple, permet de le rendre efficace et de mutualiser les ressources face à des attaques et assurer le renforcement des protections.
Le bureau exécutif du Cyber Campus
C’est cette gouvernance qui a été mise en place. Le bureau exécutif du Cyber Campus Sophia Antipolis incarne ainsi cette dynamique collective :
- Entreprises : Amadeus, SAP Labs France, Kyndryl, Moabi.com
- Recherche et académique : Inria, 3IA Côte d'Azur , Université Côte d’Azur, EURECOM, ICAIR - Industrial Council for Artificial Intelligence Research ; Telecom Valley, AKTANTIS, SHL - Sophia Hack Lab
- Institutionnels : Région Sud, Gendarmerie Nationale, CCI Nice Côte d'Azur, SICTIAM, CSIRT Sud Urgence Cyber région SUD, Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis, SYMISA
- Équipe opérationnelle : Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis
Cette gouvernance d’experts renforce la légitimité du Campus en tant que plateforme d’expérimentation, de formation, de coordination et de sensibilisation au service des entreprises, collectivités et citoyens.
Les membres du bureau :
Sandra Maury ; Robert Breedstraet ; Helen Kushakovska ; Jonathan Brossard ; Maureen Clerc ; David Gesbert ; François Dufay ; Marielle Campanella ; Paul Ganelon ; Laurent Londeix ; Peggy Misiraca-Teychene ; José Ammendola ; Christophe Torrisi
Le pilotage sera assuré par Jean-Pierre Mascarelli ; Bernard Kleynhoff ; François Clergeot ; Amandine Costa et Carine Vigne.
Le Cyber Campus Sophia Antipolis est désormais lancé. C’est un début. La feuille de route est en cours d'élaboration. En premier lieu, il s’agira de rendre visible l’ensemble des expertises du territoire, à partir de plateformes communes ou d’outils de cartographie des compétences.